SUR LA QUESTION DE LA RESPONSABILITE ET DU CHOIX DE SOCIETE DU MIM

Le Mouvement Indépendantiste Martiniquais est un rassemblement des groupes indépendantistes (Comité de Vigilance Pilotin, Forces Populaires, Zanma, les Maronneurs ) qui a débuté dans les années 7 3 pour se renforcer autour des législatives « la Parole au Peuple » pour devenir le premier juillet 78 le Mouvement Indépendantiste Martiniquais avec pour Premier Secrétaire Alfred Marie-Jeanne.

Comme son nom l’indique il se fixe un objectif qu’il traduit dans son appellation. Son but est de terminer la décolonisation du peuple martiniquais en y consacrant toute son énergie car le statut départemental obtenu par Césaire en 46, d’ailleurs très tôt, dénoncé par Césaire lui-même, reste un cache misère.
Il faut se rappeler que le mouvement indépendantiste en Martinique trouve ses racines et sa filiation dans le vaste mouvement de décolonisation qui va bouleverser le Monde, Indochine/Vietnam, Afrique, avec en point d’orgue la guerre d’Algérie et à notre porte Cuba qui a réussi sa révolution socialiste. La France de cette époque est une république une et indivisible, aucune évolution institutionnelle n’est possible de l’intérieur, sauf à exercer son droit à l’autodétermination, qui pour nous est le droit à l’indépendance, donc rompre avec le colonisateur.

Nous n’avons pas choisi d’intervenir brutalement et militairement sur la situation martiniquaise, nous avons fait le choix développer la ligne I.E.M.O : informer, éduquer, mobiliser et organiser le peuple martiniquais. Nous avons fait le choix de préparer le peuple martiniquais au référendum d’autodétermination après une période de préparation, (lettre à François Mitterrand 1974).
Nous avons maintenu le dialogue avec le camp autonomiste et ses alliés.
Tout en gardant notre mot d’ordre d’indépendance, nous avons, au cours des négociations du François qui ont précédé les sénatoriales de 1977 et législatives de 78, proposé un compromis historique.

Les indépendantistes tendant la main aux autonomistes qui en contrepartie acceptent le principe du droit à l’autodétermination du peuple martiniquais. A ces négociations assistaient : la Parole au Peuple, le PPM, la Fédération Socialiste, les maires du sud, à savoir messieurs Dogué, wan Ajouhu, Elisabeth, Delbois… Notons que dès 77 nous avions accepté le principe d’une avancée échelonnée et validée par le peuple martiniquais lui même.
Les négociations du François n’ont pas abouti et se sont terminées par une rupture du dialogue entre les deux camps qui prend fin avec le second compromis historique qui a abouti à la consultation du 7 décembre 2003.

Un second compromis historique autour du R.M.C Rassemblement Martiniquais pour le Changement a abouti aux consultations des 10 et 24 janvier 2010.
L’arrivée de Alfred Marie-Jeanne à la tête du conseil régional, la déclaration de Basse Terre, le rapport Lise /Tamaya ont conduit le président de la république Jacques Chirac à modifier la constitution française, pour permettre les évolutions institutionnelles, à la carte, des Outre-mer français.
Nous avons vocation à domicilier et exercer au nom du peuple martiniquais toutes les compétences qui peuvent être mieux appréhendées par les Martiniquais eux mêmes à travers leurs élus.

Quand à présent nous avons défendu avec le camp du progrès (C.N.C.P, Martinique Ecologie, M.I.M, Modemas, P.C.M, R.D.M ),la collectivité autonome puis la collectivité unique, sans que cela ne pose problème, le peuple étant souverain. Le camp du progrès propose, le peuple dispose.
Nous restons fidèles au droit à l’autodétermination, notre environnement étant caraïbéen et américain, nous ne sommes pas des territoires européens, nous ne nous sentons pas l’autorité dérisoire de figer définitivement l’histoire qui par nature et par destination est en en perpétuel mouvement-changement.
Quant au choix de société notre projet est ancré dans le développement durable, solidaire et citoyen avec gestion économe de l’espace et du milieu.
Avec un secteur privé respectueux des droits des travailleurs, avec à côté un large secteur d’économie mixte et un secteur coopératif.
Pour sauvegarder notre niveau de vie nous pensons engager le pays dans la démarche de l’excellence c’est à dire des productions a forte valeur ajoutée

La question étant celle du niveau de responsabilité voulu par le MIM et son choix de société.
Texte édité en janvier 2013 et adressé au RDM pour son congrès.